Il existe une soixantaine d’espèces de truffes dans le monde, dont une vingtaine en Europe. En Bourgogne-Franche-Comté, les caveurs peuvent récolter la truffe de Bourgogne (Tuber aestivum var. uncinatum), la truffe mésentérique (Tuber mesentericum) ou la truffe du Périgord (Tuber melanosporum) pour ne citer que les truffes commercialisées.
La truffe la plus emblématique de notre région est évidement la truffe de Bourgogne. Les plus chauvins diront que cette truffe est plus subtile que sa cousine du Périgord.
La truffe de Bourgogne et la truffe mésentérique, qui se récoltent toutes les deux en automne, sont des truffes forestières appréciant l’ombrage du sous-bois. Des pluies fréquentes, sans excès dès le printemps et jusqu’à l’automne, sont nécessaires pour assurer un bon développement de ces truffes et une maturité optimale, gage d’une récolte réussie.
Les chaleurs et sécheresses estivales limitent de plus en plus leur développement et ont tendance à bloquer leur maturité en été ce qui explique que de plus en plus que de truffes sont récoltées en été, sans pour autant obtenir la qualité d’une maturité automnale. A cet effet, ces truffes à la chaire encore claire et récoltées avant le 15 septembre ne peuvent pas prétendre au valeureux titre de truffe de Bourgogne.
Nos actions
Malgré une météo moins favorable et bien qu’il existe de plus en plus de vergers truffiers, l’essentielle de la production de truffes en Bourgogne-Franche-Comté est encore aujourd’hui issue de milieu naturel.
Dans le cadre de la multifonctionnalité de la forêt, le CNPF BFC s’intéresse aux truffes et cherche à promouvoir ce champignon afin d’offrir aux propriétaires forestiers une façon de diversifier leur production soit par la location du droit de cavage à un tiers soit en valorisant directement leurs truffes. Il organise ainsi régulièrement des réunions de vulgarisation pour faire connaitre la truffe en partenariat avec les associations de trufficulteurs.
Probablement parce qu’elle est hypogée (souterraine), la truffe reste encore très mystérieuse. Dans la perspective de concilier la production de bois et de truffe en peuplement forestier constitué, le CNPF a participé de 2016 à 2020 avec l’ARTBFC (Association Régionale des Truffes en Bourgogne-Franche-Comté) et l’ONF, à un projet d’étude sur la truffe de Bourgogne intitulé BIJOU. L‘objectif était de mieux connaitre les stations favorables aux truffes et d’évaluer l’impact des éclaircies sur la production de truffes.
En savoir plus sur le projet BIJOU.
Depuis une vingtaine d’années et avec une accélération ces dix et cinq dernières années, la culture de la truffe en verger s’est très développée. En réponse au changement climatique, la proportion de truffe du Périgord tend à augmenter. Les trufficulteurs sont également plus attentifs à introduire l’espèce de truffe la plus adaptée à leur terrain et n’hésitent pas diversifier avec d’autres espèces de truffe : Borchii, Blanche d’Alba, Macrosporum…
Le CNPF accompagne les planteurs dans leurs choix en lien étroit avec la Chambre Interdépartementale d’Agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort.
Pour aller plus loin
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Pour permettre aux sylviculteurs souhaitant planter une truffière en conservant une vocation sylvicole de production de bois, le CNPF BFC propose aussi un itinéraire de sylvitrufficulture (plantation à double fins : bois et truffe) qu’il a inscrit dans son SRGS.
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